Notre raison d'être
Depuis plusieurs années déjà, le monde de l’humanitaire et du développement sont en pleine mutation : les programmes et les financements connaissent des évolutions radicales.
C’est désormais l’efficience, la pérennisation et la localisation des actions qui sont placées au cœur de la démarche. Une adaptation est donc nécessaire, tant la nouvelle typologique des crises, de plus en plus complexes et multisectorielle, nécessite d’apporter un regard neuf à nos approches sur le terrain.
Le Sommet d’Istanbul, un tournant
En Mai 2016, les différents acteurs de la communauté internationale réunis au Sommet Mondial Humanitaire d’Istanbul avaient plaidé, parmi 9 axes de recommandations prioritaire, pour un rééquilibrage financier de l’aide humanitaire en faveur des organisations locales. Ces dernières ne bénéficiaient alors que de 2,8 % des fonds dédiés. L’objectif avait été fixé à 25 %. Ambitieux, ce chiffre n’a pas été atteint.
C’est même l’inverse : il a baissé ! En 2022, seul 1, 2 % des fonds dédiés à l’aide humanitaire profitaient à des organisations situées dans les pays affectés par les crises. Pour Résilience Eau, c’est une anomalie qui doit être corrigée. Les comportements, les attitudes et les processus de travail doivent évoluer vers une « nouvelle méthode de travailler » en se focalisant sur la collaboration avec les sociétés civiles, le secteur privé et les institutions, et en s’intégrant dans les mécanismes de coordination nationale et locale.
Ce changement de paradigme apporte une opportunité de répondre de manière plus durable. Cependant, d’un point de vue opérationnel, il expose à un certain nombre de contraintes qu’il convient de prendre en compte :
Dans le modèle localisé, les acteurs locaux sont au centre du processus de développement et de décision mais manquent souvent des capacités techniques nécessaires ou financières.
La multitude d'organisations locales complexifie l'identification des partenaires opérationnels et sérieux.
De nombreuses structures locales complexifient l'identification des partenaires opérationnels et sérieux
De nombreux pays en crise manquent de leadership, de mécanismes de coordination propres et font face à d'importantes restructurations institutionelles.
Les acteurs humanitaires et de développement travaillant souvent en silo limitent l'atteinte des objectifs du développement durable et du Nexus Humanitaire- Développement- Paix
De plus en plus de vulnérabilités dans les zones urbaines
En outre, la diversité des zones d’intervention potentielles tend à s’accroître.
Les contextes urbains, traditionnellement peu ciblés par les organisations humanitaires, atteignent des niveaux de violence et de vulnérabilités rarement relevés jusqu’alors.
D’ici à 2050, la part de la population installée dans les villes dépassera 60 %,. Logiquement, la proportion d’enfants, de femmes et d’hommes vulnérables dans ces zones ne fait que s’accroître, de jour en jour.
Le travail humanitaire n'a
jamais été aussi risqué
Dans le même temps, alors que les besoins d’aide internationale n’ont jamais été aussi importants, le danger qui plane sur les travailleurs humanitaires dans l’exercice de leur mission est plus élevé que jamais.
Agressions à main armée
Balles perdues lors de fusillades
Bombardements, enlèvements, menaces…
attaqués délibérément sur le terrain en 2021*
ont perdu la vie, bilan le plus élevé depuis 2013 (159 morts)*
C’est l’augmentation du bilan des morts par rapport à celui d’il y a 10 ans.*
Nombre de personnes kidnappées en 2022, un reccord.*